Comité interministériel du Tourisme Entre satisfaction et attentes fortes

Comité interministériel du Tourisme Entre satisfaction et attentes fortes

15


mai
2020
Fédération

La crise sanitaire que vit le secteur du tourisme, « plongé » en activité 0 depuis le 15 mars, est sans précédent. Les professionnels se sont, dès le
début, mobilisés pour parler d’une seule voix. Leur but : obtenir du Gouvernement des mesures leur permettant de reprendre leur activité au plus tôt et dans des conditions optimales. Les réponses apportées par le Premier ministre lors du  Comité interministériel du Tourisme du 14 mai dernier ne sont, pour eux, qu’une étape.

Roland Héguy, Président fédéral de l’UMIH l’affirme : « La profession a obtenu certaines satisfactions, comme la date de réouverture au 2 juin en zones vertes, mais il reste encore de grandes incertitudes pour notre profession… Nous demandons au Gouvernement que soient organisés des points d’étape réguliers avec le secteur pour réévaluer le calibrage des aides en fonction de l’évolution économique car cette crise sera profonde et durable. »

Pour rappel, la filière tourisme représente 8 % du PIB et plus de 2 millions d’emplois. Les métiers de l’hôtellerie-restauration comptent – à eux seuls – 220.000 entreprises et un million d’emplois. Comme l’a encore souligné Roland Héguy, la disparition de ces entreprises auraient un effet domino catastrophique pour les producteurs, les distributeurs, les grossistes, les artisans, les commerces de proximité… soit environ un autre million d’emplois supplémentaires.

Un plan de soutien en 3 temps

« Ce qui est bon pour le tourisme est bon pour la France » a déclaré Edouard Philippe. Les mesures gouvernementales s’articulent sur 2 axes et en 3 temps. Premier axe, limiter les faillites et les licenciements. Deuxième axe, dessiner des perspectives et organiser la réouverture des établissements à court terme. Les 3 temps : l’urgence, le déconfinement (à moyen terme) et la relance sur le long terme.

L’annonce phare, réouverture le 2 juin en zones vertes, a apporté un coin de ciel bleu à la profession. Tout comme l’autorisation de pouvoir partir en vacances cet été, en France Métropolitaine et en Outre-mer.

Autres mesures, applaudies par tous, l’exonération complète des charges sociales patronales et fiscales, de mars à juin 2020. La profession demande néanmoins une exonération jusqu’à la fin de l’année 2020. A suivre donc…

Applaudi, le PGE « saison ». Grâce à la prise en compte des 3 meilleurs mois de CA de 2019, il va permettre de rehausser le plafond d’emprunt.

L’indemnisation de l’activité partielle va être prolongée jusqu’en fin 2020. Le Fonds de solidarité restera également ouvert jusqu’à la fin de cette année ; il a été confirmé le relèvement des seuils des entreprises bénéficiaires, celles-ci pouvant obtenir une aide de l’Etat allant jusqu’à 10.000 €. Un Fonds accessible aussi aux indépendants, donc une bonne chose pour les petits entrepreneurs HCR.

Autres sources de satisfaction : le report jusqu’à 12 mois des échéances pour les prêts bancaires, la mise en place d’un guichet unique plan-tourisme.fr (où les professionnels pourront retrouver tous les aides et faire leurs démarches plus facilement), le déplafonnement du ticket restaurant limité à 38 € et mis en place lors de la réouverture des restaurants uniquement.

Deux mesures de soutien au secteur du tourisme ont été, elles aussi, bien accueillies : la plateforme de valorisation des données relatives à l’offre touristique française (effective d’ici 2021) et une action au niveau européen visant, d’une part à intégrer le tourisme dans le plan de relance européen, d’autre part, à créer un « plan Marshall » européen pour le tourisme.

Oui, mais…

Si Roland Héguy a salué « un long travail de concertation et de co-construction avec le Gouvernement », il répertorie aussi ce qu’il appelle « des points noirs ».

Parmi eux, la demande de prise en charge des loyers, sans réponse positive pour l’heure ; une véritable « bombe à retardement » pour les entreprises selon le Président confédéral de l’UMIH. L’UMIH qui maintient sa proposition d’annulation des loyers pour 6 mois, soulignant une compensation pour les bailleurs par le Fonds de solidarité.

Autre épine dans le pied de la profession, l’attitude des assureurs. Une attitude jugée « largement condamnable » au regard du seul milliard d’euros que le secteur donnera au Fonds d’investissement, alors que les pertes d’exploitation des professionnels du tourisme s’élèvent aujourd’hui à 10 milliards d’euros et qu’elles vont continuer à grimper.

En attente encore et toujours, le protocole sanitaire déposé le 24 avril dernier et resté sans réponse de la part de l’exécutif. L’UMIH tire la sonnette d’alarme : imposer un périmètre de 4m2 aux restaurants, bars… reviendrait à compromettre lourdement leur réouverture. Les protocoles sanitaires pertinents proposés par la profession prennent en compte la sécurité des clients autant que des employés. Et Roland Héguy de lancer un dernier appel à l’aide : « Le terrain s’impatience, un restaurant et un hôtel n’ouvrent pas en 24h, cela se prépare ! »

La balle est dans le camp du Gouvernement, la profession veut encore y croire.

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